mardi 29 septembre 2015

La route des vins

 
La route des vins et la péninsule de Fleurieu.

Pour mettre à l'épreuve notre capacité d'entente, nous décidons, ultime défi,  de parcourir la CLARE VALLEE en tandem, ce qui demande synchronisation et coordination; nous empruntons un chemin de randonnée, ancienne voie de chemin de fer réaménagée; nous traversons les vignobles de riesling, de cabernet sauvignon , de sirhaz sous un ciel voilé et frais, sensation renforcée par la vitesse et quelques bourrasques de vent glacial. La vallée de CLARE fait partie d'une des 4 régions viticoles de l'état d'Australie du sud avec les vallées de Baroosa, Handhorf et Claren Vallee. Les jésuites, à la fin du XIX siècle, ont implanté la culture du vignoble. Après un effort vallonné d'une vingtaine de kilomètres, nous faisons une halte culinaire dans une cave ( cellar door) qui fait également auberge auréolée de la devise " eat local". Nous nous régalons de crevette au basilic, d'une soupe du jour aux carottes et d'oreillettes ( pâtes) à la sauce tomate, le tout confectionnée avec les produits du terroir et arrosé d'un verre de riesling.
 


Les jésuites savait choisir l'implantation de leur résidence







Course à pied matinale, sous un léger crachin 

Vue générale de la vallée de Baroosa



Visite du  vignoble SEPPELFIELD de la vallée de Baroosa, ceps de vignes et palmiers



Ils mettent le paquet sur la commercialisation !



Atelier de fabrication de tonneaux , certains pour le vins d'autres pour le whisky,

Atelier de fabrication de couteaux
 




Escale à Handorf, ancien village de pionniers allemands dont nombre de traditions, notamment culinaires ont été conservées. Attablés dans la salle principale de la "petite assiette", le feu crépitant dans la cheminée, le plat de saucisses traditionnelles trône au milieu de nos assiettes tel une montagne infranchissable; heureusement le plat est à partager à deux,, et malgré cela nous ne le terminerons pas.
Vue d'Adélaïde du mont Lofty



Visite du parc de Cleland brassé par un vent froid où nous pouvons approcher tous les types de kangourous et de wallabies, les koalas, … en short et tong, de vrais touristes. Le chaud et froid incessant entre le véhicule et l'extérieur nous a affaibli; à l 'abri du minivan où la température décroit rapidement, le lit constitue un cocon, une chrysalide nocturne qui nous emmitoufle pendant 12 heures d'affilée






Visite d'Adélaïde
La ville d'Adélaïde est une ville portuaire qui s'étend entre le golf de Saint Vincent ouvrant sur l'océan pacifique et les collines boisées d'eucalyptus dominées par les quelques 800m du mont Lofty. D'une création récente eut égard à l'histoire des villes européennes, elle bénéficie de deux atouts majeurs : de l'espace pour son développement et des voies de circulations dimensionnées pour l'usage actuel des véhicules. Elle s'articule selon un plan orthogonal. L'espace, la taille des constructions qui en dehors du centre économique ne dépassent pas la taille de deux étages, la fluidité de la circulation  routière dégageant un fond sonore limité, la faible densité humaine même au cœur de l'artère commerçante donne l'impression d'une grosse bourgade aérée et verdoyante, limite nonchalante. Mais à la traversée diurne de certains quartiers l'on devine une ambiance nocturne plus "chaude" avec ses lieux de massages, ses bars à hôtesses, ses tags couvrant des façades entières… Une ville se respire aussi la nuit … L'absence de parc de stationnement adapté nous impose de nous éloigner du centre-ville non sans avoir écopé d'une amende de 50 dollars pour dépassement d'horaires de stationnement…
 



Humour ... light : lumière ou léger ?





Street art... 
 
 

 

Adélaïde côté mer



Après notre passage dans l'arrière-pays, nous entamons notre parcours côtier tourné vers la mer par la péninsule de Fleurieu. Il est un explorateur français dont je ne connaissais pas le nom, Nicolas Baudin,  qui ici est une célébrité puisque c'est lui qui aurait réellement explorer en premier les terres australiennes. Missionné par le comte de Fleurieu, il aurait baptisé ainsi la péninsule; malheureusement si les paysages sont magnifiques, le printemps vient seulement de débuter et, si la journée, les températures oscillent entre 16 et 20 degrés suivant la persistance du soleil, les nuits sont fraîches et l'eau également. Seuls quelques surfeurs revêtus de combinaisons corps entier, avant le début de leur journée de travail, profitent, aux aurores, des premières vagues matinales. On sent que l'activité balnéaire n'a pas encore démarré.

Compte tenu des températures actuelles dans la région de Melbourne et notamment des 0 à 5° c la nuit et forte pluviométrie annoncée, nous décidons de ne pas aller en Tasmanie ; à la place nous choisissons une escapade de 3 jours sur l'île aux kangourous située à une heure  de ferry de port Jarvis à l'extrémité sud de la Péninsule de Fleurieu.


Après avoir tester le riesling blanc,  arrosons d'un shiraz rouge...

 

De la pierre dorée?

 

A garder comme idée de recyclage, quand nos articulations nous ferons trop souffrir



 
Extrait de la Péninsule de Fleurieu

Nous abordons la pointe sud de la péninsule de Fleurieu, avec ses collines verdoyantes où règne l'absence d'arbre faisant penser aux paysages irlandais, en plus vallonnés. La route s'achève sur l'embarcadère;



 
Départ pour l'île aux Kangourous
 le ferry de la compagnie sealink est déjà en place et attends patiemment sa cargaison, les véhicules sont positionnés sur les 4 files d'attentes. Après l'enregistrement au comptoir de la compagnie, sous le contrôle d'un opérateur australien.
 

La traversée durera une heure pour atteindre l'île aux kangourous sur une eau calme  et sous un soleil scintillant.
Les premiers pas sur l'île sont magiques; nous campons au bord d'une plage de sable blanc ; l'eau est un miroir que le soleil arase pour y verser des flaques de métal en fusion. Des pélicans, des mouettes, des goélands, un cygne noir animent de leur stridulation la quiétude du lieu. Une abeille bourdonne, le clapotis de l'eau vient mourir sur la grève et verse à nos oreilles le rythme des lieux. Nous faisons le vide.
Une éponge ballotée par la houle se retrouve sur la laisse de mer et nous fournit l'objet nécessaire à un match de foot improvisé.





 
Le soleil est levé depuis bientôt une heure lorsque j'entame ma course matinale sur la plage de sable blanc laissant la mer sur mon flanc droit ; chaque pas cherche son appui, s'enfonce mollement dans le sable humide et laisse par son empreinte éphémère une trace des semelles mizuno de taille 42;
Au retour, à mi-parcours, je fais la rencontre d'un pêcheur qui sur une table en bois, débite les filets de poissons fraichement pêchés. Un pélican et un goéland attende nerveusement les restes de poissons. D'un claquement de bec , le pélican empoche le squelette du poisson lancé vers sa direction. Habitant Adélaïde, avocat de profession, il vient avec son épouse passer ce premier week-end ensoleillé de printemps. Il possède les deux superbes maisons nichées sur la dune à 30 m de la plage et dont l'accès est facilité par un ponton de bois gris surgissant du sable blanc et de la lande. Nous conversons sur nos métiers, comment j'ai trouvé l'Australie, son niveau de vie; il a comme client l'union des sapeurs-pompiers pour assurer leur défense lorsque survient des cancers du poumons… 
 

Seal Bay
Une plage de sable blanc protégée des vents et des courants par des récifs accueille une colonies d'environ un milliers de lions de mer australien;  la plage est ceinturée par des dunes de sable si fins qu'on semble mettre le pied dans de la poussière. Une végétation endémique, rase, acclimatée y  maintient des îlots de verdures à l'abri desquels les lions de mer viennent s'abriter par période de froid traçant par leur passage dans la lande verte des marbrures blanches .
Le pelage des mâles est de couleur marron, ils peuvent mesurer jusqu'à 2 m et peser 400 kilos. La femelle, plus petite, pèse jusqu'à 100 kilos et est de couleur grise. Certains sont avachis sur la plage, d'autres tendent fièrement leur museau vers le ciel  pour absorber le maximum de chaleur procurée par les rayons du soleil. Cette inactivité qui peut durer 3 jours compense l'intense activité des 3 jours de mer à la recherche de nourriture parfois jusqu'à 250 m de fond. Ainsi, après une forte débauche d'énergie, leur corps a besoin de récupérer dans un équilibre permanent et une recherche d'efficacité dans la gestion de leurs efforts. L'homme moderne devrait s'en inspirer : modération dans la consommation et gestion de l'énergie dépensée. Ces lions de mer sont totalement différents de ceux que nous avions approchés en Namibie ; leur couleur de peau était noire et ils luttaient contre le froid par la multitude et le rapprochement physique. !


Par contre, quelle vélocité et aisance dans l'eau ; deux femelles surfent en duo sur une vague turquoise dont le sommet d'écume finit par les engloutir, et deux têtes noires en ressurgir pour s'élancer de nouveaux en projetant leurs corps  dans des sauts successifs au- dessus de l'eau. Quelle beauté!! Nous nous asseyons sur le sable chaud, comme si nos corps avait besoin de s'affaisser pour s'emplir et graver dans notre mémoire la magie de cet instant.

Dans la baie suivante où nous déjeunons au pied d'un phare, Marielle est attirée par l'attitude de deux corbeaux noirs; curieuse, elle s'en approche et découvre avec peur et surprise deux iguanes ( heath goanna) tentant de se reproduire. Leur corps d'un gris clair et cerclé de bandes jaunes jusqu'à l'extrémité de leur queue mesure environ 1m ; à notre approche, l'un se fige , la tête dressée, ses pupilles noires scrute alentours tandis que régulièrement sa langue fourchue tente d'attraper un insecte invisible. Sur la jetée, des pêcheurs s'affairent et un groupe d'une vingtaine d'enfant exécute tour à tour des sauts dans l'eau limpide et bleutée, peu gènés par la fraicheur de l'eau…je dois vieillir





Après un reveil tardif, notre première ballade nous amène à apercevoir 2 koalas perchés à 6 m de haut dans des eucalyptus. L'une des deux est une femelle qui maintient fermement son petit contre elle, à califourchon sur une branche , la patte droite levée agrippant une branche supérieure. Les deux sommeillent. 


 
Voiture hippomobile


Visite de Flinders parc.
la première ballade de 5 km, nous amène au milieu d'une végétation préhistorique,  avec ses palmiers et sa végétation arborescente endémiques; on y découvre deux équidés, sorte de gros hérisson avec un museau pointu, des oies grises avec un bec jaune, des kangourous, des wallabies, des opossums, des iguanes et des ornithorynques ( Platypus) que nous n'apercevrons malheureusement pas.

L'esprit aborigène

Habitat d'ornithorynques, dont le mâle possède un dard venimeux

 

Palmiers préhistoriques

 


KOALA ? Echnidé, ponds des œufs et allaite ses petits

 

Le parc réserve d'autres surprise : le cap Couedic est surmonté d'un phare blanc à tête rouge, on dirait une allumette. A son extrémité, l'érosion a crée une cavité en forme d'arche où viennent se reproduire des phoques à fourrures de Nouvelle-Zélande. Leur couleur est plus noire pour les mâles et plus claire pour les femelles en comparaison du pelage des lions de mer australien. De plus la vue sur l'océan en cette belle journée ensoleillée est magnifique.





 

A 4 km, une autre formation géologique atypique domine l'océan tel des sculptures d'art moderne. Recouverte d'un lichen rouge, elle tranche avec le bleu roi de la mer et le bleu azur du ciel. Nous terminons ce périple au cœur du parc à West Bay où le spectacle du coucher de soleil est à couper souffle.

Un casque de guerrier troyen ...?


Coucher de soleil,; nous sommes seuls, isolés à 30 km de pistes de la première habitation...


Côté ouest ...
Côté est ...

 



 

 

 

 

 
 
 
 
 
 


Mes coups de coeur

  • Le mollet galbé d'une femme sur talon haut

Mes livres

  • Eloge de la lucidité, Ilios KOTSOU
  • J'abandonne, Philippe CLAUDEL
  • La formule de Dieu, José Rodrigues dos SAntos
  • Le sens du combat, Michel HOUELLEBECQ
  • Ma cabane en Sibérie, Sylvain Tesson
  • Regards sur le bonheur, François GAGOL
  • Rester vivant, Michel Houellebecq
  • Vers la sobriété heureuse, Pierre RABHI

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